
GOMA – Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu qui accueillait de grands nombres de déplacés, se transforme peu à peu en une prison à ciel ouvert. Alors que les combats et l’insécurité continuent de ravager l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), des milliers de déplacés affluent vers la ville qui est confrontée à une crise humanitaire sans précédent.
Selon un constat de la rédaction de CongoForum, les habitants de Buzi, une localité du territoire de Kalehe au Sud-Kivu, sont arrivés à Goma après avoir traversé Nzulo, fuyant les violences qui sévissent dans leur région. Cette nouvelle vague de déplacés aggrave une situation déjà critique, la ville étant incapable d’absorber un tel afflux de population dans des conditions dignes.
Les camps de déplacés autour de Goma, déjà surpeuplés, manquent de tout: eau potable, nourriture, abris adéquats et installations sanitaires. Les conditions de vie y sont dramatiques, avec des familles entières vivant dans des abris de fortune, exposées aux intempéries et aux épidémies. Malgré l’urgence, aucun plan de contingence humanitaire clair et pratique n’a été mis en place par le gouvernement congolais pour répondre aux besoins de ces populations vulnérables qui croupissent dans la misère. Les appels à une intervention d’urgence se multiplient, mais les réponses tardent à venir, laissant les déplacés dans une détresse absolue.

La situation à Goma est emblématique d’une crise plus large qui frappe l’est de la RDC. Avec plus de 7 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont une grande partie concentrée dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, la RDC fait face à l’une des pires crises humanitaires au monde. Les violences perpétrées par des groupes armés, notamment le M23, continuent de provoquer des déplacements massifs, tandis que les infrastructures et les ressources locales sont totalement dépassées . Les organisations humanitaires, bien que présentes, peinent à répondre à l’ampleur des besoins en raison d’un sous-financement chronique et des entraves sécuritaires.
Face à ce tableau sombre, les habitants de Goma et les déplacés se sentent abandonnés. Les critiques envers le gouvernement s’intensifient: les autorités sont accusés de mégestion et d’absence de leadership dans la gestion de cette crise. Les citoyens se demandent comment un pays aussi riche en ressources naturelles peut laisser une partie de sa population vivre dans des conditions aussi inhumaines. Alors que les dirigeants congolais parcourent le monde ou célèbrent dans la capitale, les camps de déplacés autour de Goma continuent de grossir, et avec eux, le désespoir d’une population livrée à elle-même.

Il est impératif que le gouvernement congolais, en collaboration avec les partenaires internationaux, mette en place un plan d’urgence humanitaire pour répondre aux besoins immédiats des déplacés. L’heure n’est plus aux discours, mais à l’action. Car à Goma, chaque jour qui passe sans assistance est un jour de trop pour des milliers de familles en quête de survie.
© CongoForum – rédaction, 22.01.25
Images – source: CongoForum