
GOMA –Depuis plusieurs jours, le M23 contrôle la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La population en détresse s’habitue pas à pas malgré les difficultés énormes. Les différents services publics ont été délocalisés vers la ville de Beni où un nouveau gouverneur militaire a été installé en remplacement du feu général Peter Chirimwami qui avait été lâchement abattu à la ligne de front avant la prise de GOMA.
Les vivres en provenance de l’axe Kanyabayonga-Kiwanja-Kibumba, dans les territoires de Lubero et Rutshuru, alimentent les marchés de Goma. D’autres vivres proviennent en grande quantité de l’axe Kitshanga et Masisi-Centre dans le territoire de Masisi, voire de Minova, dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu. Bien que ces vivres soient à Goma en quantité, pas tout le monde peut en bénéficier suite aux prix très élevés et le taux du dollar qui se négocie entre 2 800 et 2 850 francs congolais.
La ville continue à enterrer ses morts dans de mauvaises conditions. Un nouveau rapport des Nations unies revoit à la hausse le bilan des trois jours d’affrontements – du 26 au 28 janvier – au chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Au départ estimé à plus de 700 morts, ce chiffre est revu à plus de 3 000 morts dans un nouveau document publié le 4 février. C’est tout dire de la catastrophe humaine que les affrontements en plein cœur de la ville de Goma ont peu causer.
« Au moins 2 000 corps ont déjà été enterrés par les communautés et la Croix rouge. Selon les chiffres de l’OMS, 900 corps sont toujours dans les morgues des hôpitaux de Goma. De nombreux corps en état de décomposition restent dans certaines zones, notamment à l’aéroport et à la prison de Goma », a déclaré Bounena Sidi Mohamed, le directeur adjoint de l’OCHA en RDC, basé à Goma.
Selon ce représentant des Nations Unies, les acteurs humanitaires font face à divers défis sur le plan sanitaire. À titre d’exemple, il y a des ruptures de stock de sacs mortuaires. Seuls 500 sacs sont disponibles, dont 100 pour enfants et 400 pour adultes. Par ailleurs, des milliers de personnes blessées par balles ou par des éclats d’obus sont prises en charge à 70 % par la Croix-Rouge.
Depuis plus d’une semaine, la ville de Goma est sous le contrôle du mouvement rebelle AFC/M23, soutenu par l’armée rwandaise. Lundi dernier, lors d’un briefing, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, avait déclaré qu’il y avait encore « plus de 2 000 corps à enterrer dans la ville de Goma. »
Ce mercredi 4 février un communiqué de M23 circule dans la ville annonçant un meeting populaire dans un stade ici à Goma le jeudi 5 février 2025 et sont conviés tous les cadres de base. Entre-temps des voix se lèvent sur un probable dialogue entre le gouvernement congolais et le M23 sous la médiation des confessions religieuses.
© CongoForum – rédaction, 05.02.25
Image – source : OCHA