LUBERO – Un mouvement de déplacement massif de population est observé depuis ce vendredi sur l’axe routier Butembo-Manguredjipa. Des centaines d’habitants fuient Manguredjipa, chef-lieu du secteur des Bapere, et ses environs, suite à la recrudescence des incursions des présumés rebelles ADF dans la zone.
Cette vague d’exode intervient quelques jours seulement après une nouvelle attaque dans la périphérie de Manguredjipa. Des familles en détresse convergent vers des localités qu’elles estiment plus sécurisées, principalement Njiapanda ou la ville de Butembo.
La route Butembo-Manguredjipa est désormais le théâtre d’une souffrance humaine poignante. Des familles entières marchent sans relâche, lourdement chargées de leurs maigres biens, portés au dos ou à la tête. Elles tirent leur bétail et sont entourées de nombreux enfants mineurs, symboles d’une urgence humanitaire. Outre la fatigue et le danger du voyage, ces déplacés expriment une détresse face à la précarité alimentaire immédiate.
Face à cette terreur incessante, les déplacés interrogent vivement les autorités, pointant du doigt ce qu’ils perçoivent comme une inaction. Ils se demandent pourquoi l’État refuse de déployer des unités de commandos pour neutraliser l’ennemi, comme cela avait été fait, soulignent-ils, pour éradiquer le phénomène Mai-Mai par le passé.
La panique est alimentée par l’intensité et la simultanéité des attaques dans les villages voisinages de l’agglomération de Manguredjipa. Depuis mardi dernier, l’insécurité a connu une escalade dramatique, avec un bilan humain et matériel très lourd: plus de 18 morts ont été signalés, ainsi que d’importants dégâts matériels.
La dernière incursion en date remonte à la soirée du jeudi 30 octobre. Les assaillants ont ciblé la carrière minière de Pangoy-Muhanga, non loin de la cité.
Le bilan de cette attaque nocturne est également lourd, faisant état de nouvelles victimes et de maisons incendiées.
© CongoForum – Roger Mulyata, 01.11.25
Images – source: presse congolaise
