
(Carte blanche)
La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo, reste coupée de Kinshasa et des autres villes du pays. Elle est passée sous le contrôle des rebelles du M23 qui sont soutenus par les troupes rwandaises. Une situation qui fait que les Gomatriciens vivent dans une peur sans pareille. Les autorités de Kinshasa ne semblent pas vouloir trouver un solution à la crise sécuritaire qui endeuille la population de l’Est déjà plus de 30 ans.
Depuis plus d’une semaine la plus grande ville de l’Est de la RDC vit sous les bottes du M23. On parle d’une ville avec une population estimée à 3 millions de personnes. Sans compter les plus de 500 000 déplacés cantonnés dans des camps ou vivant chez des familles d’accueil. Ces déplacés vivent dans des situations extrêmement difficiles et sans espoir.
Installation des autorités
L’AFC-M23 a installé vendredi dernier ses nouvelles autorités, dont un gouverneur, ses deux adjoints, un maire de la ville de Goma et ses deux bourgmestres. L’installation de ces autorités a donné une autre image à la population de la ville de Goma qui prenait ce conflit avec une autre dimension craignant le début d’une probable balkanisation de du pays, vu aussi la manière dont les rebelles continuent d’occuper d’autres villages au Sud-Kivu où la ville de Bukavu serait dans leur viseur.
Pour le moment la situation est relativement calme dans la ville de Goma, bien qu’il ne se passe une nuit sans qu’il ait y crépitement des balles dans différents quartiers ou des vols nocturnes par des jeunes Wazalendo qui n’avait pas quitté la ville. Ces derniers maltraitent es citoyens en troublant leur quiétude.
Certains déplacés qui vivaient à Goma depuis quelques mois déjà ont décidé de regagner eurs villages que le M23 jugerait être en sécurité. D’autres disent rester à Goma en attendant une solution définitive à ce conflit qui ne viendra que de Kinshasa peut-être.
Sommet EAC – SADC
Le sommet conjoint de l’EAC et du SADC sur la situation de crise en RDC se tient ce samedi 8 février à Dar Es Salaam en Tanzanie. Le président congolais, Félix Tshisekedi, ne s’est pas rendu sur place. Il se laisse représenter par la première minister, madame Judith Suminwa Tuluka.Par contre Paul Kagame, président du Rwanda, accusé de soutenir activement les rebelles du M23, est présent sur place aux côtés de bien d’autres présidents africains. Pour les Gomatriciens ce sommet offrait à Félix Tshisekedi une occasion pour s’exprimer directement. L’absence de Tshisekedi étouffe leur Espoir.
Une population très inquiète
La population de Goma, qui vit très difficilement, attend que le gouvernement congolais se comporte en bon père de famille car les défis restent énormes. Vivre cette situation de crise ne facilite pas l’accès à pas mal de choses. Certains habitants vivaient grâce à leurs activités transfrontalières, mais ce business est devenu impossible suite aux tensions. Le M23 et ses alliés, qui occupent Goma, ont donné des assurances à la population. Mais comment se remettre vite après tout ce qui s’est passé?
Certains Gomatriciens ou déplacés meurent de faim: aucune ONG intervient dans la ville depuis la prise de contrôle par les rebelles. L’aéroport de Goma reste fermé malgré la demande des humanitaires qui souhaient sa réouverture. Le fonctionnement de l’aéroport pourrait bien aider la ville à souffler un peu.
Il est grand temps de trouver une solution pour la situation à l’Est. Pourquoi des gens continuent à se faire tuer comme des animaux dans un pays riche en ressources naturelles? En plus, ce pays a des amis qui pourraient l’aider!
Si une solution militaire ne se manifeste pas, il faut que les Congolais discutent entre eux du conflit et qu’ils associent par après quelques pays voisins. Ces voisins doivent expliquer clairement ce qu’ils veulent de la RDC. Trop c’est trop.
La situation actuelle devrait également interpeller les grandes puissances de la planète. Ce serait bien de sanctionner le Rwanda mais il faut aussi arrêter tout partenariat avec le pays de Kagame. Le Rwanda utilise les soutiens financiers d’autres pays pour semer la terreur et la désolation en RDC. Cela doit s’arrêter.
Frederic Ngaboyeka Kitumaini, 08.02.25
(un nom de plume, l’auteur est connu auprès de la rédaction)
Image – source: presse congolaise