KINSHASA – La délégation de la RDC aux pourparlers de Luanda pourrait ne plus avoir d’interlocuteurs. Le mouvement AFC/M23 a renoncé, dans un communiqué de presse, à sa participation au dialogue annoncé pour ce mardi en Angola.

Cette volte-face de dernière minute est prise à quelques heures de l’ouverture des premières discussions directes entre ce mouvement rebelle et la délégation des autorités congolaises. Pourtant, le dialogue avec le gouvernement congolais a souvent été l’une des exigences de l’AFC/M23 bien que toujours rejeté par le camp gouvernemental.

Le 11 mars, le président angolais, Joao Lourenço, avait annoncé l’ouverture de ces  négociations de paix directes entre Kinshasa et l’AFC/ M23. La RDC avait déjà pris acte de cette initiative.

Les rebelles quant à eux avaient  répondu positivement à l’invitation de la médiation angolaise. Selon un ordre de mission consulté par Jeune Afrique, leur délégation, composée de cinq personnes, devait être dirigée par Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC.

La même source ajoute que cette annulation de dernière minute est justifiée, du côté de la rébellion, par l’annonce, le 17 mars, de nouvelles sanctions imposées par l’Union européenne (UE). Ces mesures visent plusieurs membres du M23, dont le président de sa branche politique, Bertrand Bisimwa.

Outre des officiers rwandais sanctionnés pour le soutien aux rebelles, ces mêmes mesures ont également ciblé des différents cadres du mouvement, dont le « colonel » John Imani Nzenze, chargé du renseignement au sein du M23, ou encore John Musanga Bahati déjà nommé « gouverneur » du Nord-Kivu après la prise de Goma.

© CongoForum – Roger Mulyata, 17.03.25

Image – source: Radio Okapi