BENI – Le 15 octobre 2014 est une date qui est restée mémorable pour le peuple du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette date marque le début d’une tragédie qui coûte jusqu’aujourd’hui des vies à des milliers des civils.
Il s’agit des massacres de la population civile dans cette partie de la RDC. Ces tueries en masse étaient et sont attribuées aux terroristes de l’ADF actifs dans les zones depuis plus de trois décennies. La zone la plus touchée étant celle de Beni-ville et territoire.
Au cours des cérémonies de commémoration de ce triste anniversaire, les coordinations de la société civile du Grand Nord-Kivu ont recommandé que la journée du 15 octobre soit officiellement reconnue. Ces acteurs de la société civile de Beni-ville et territoire, Butembo, ainsi que Lubero plaident qu’elle soit commémorée comme Journée des victimes des massacres dans la région.
La commémoration a débuté par une procession qui est partie de la mairie de Beni sous encadrement des éléments des forces et services de sécurité. Destination, le stade de Ngadi, dans le quartier portant le même nom, à plus ou moins 6 kilomètres du centre-ville de Beni.
C’est dans cette entité où avaient eu lieu les premiers massacres en ville. Environ 33 personnes, civiles et militaires, y avaient perdu leur vie. Kambale Mupika, l’une des rescapés de ces tueries à masse, sollicite plus d’efforts de la part du gouvernement pour mettre fin au cycle infernal de violences.
Tout a tourné au tour de la condamnation des massacres dans la région et cela à travers des prédications et des poèmes. Des centaines des personnes, issues des différentes couches sociales dont des acteurs des droits humains, des humanitaires, acteurs étatiques et différentes autorités, ont pris part à ces cérémonies. Le vœu de cette communauté est donc la reconnaissance officielle de la journée du 15 octobre comme celle des victimes des massacres dans la zone. Un projet de construction d’un mémorial a aussi été annoncé séance tenante en hommage aux milliers des personnes péries depuis une décennie.
Pour commémorer ces massacres à Butembo, la Synergie des groupes de pression et mouvements citoyens, a organisé ce même mardi du 15 octobre 2024 une marche pacifique. Une action pour soutenir les Forces armées de la RDC engagées sur différentes lignes de front à l’Est du pays. Mais également pour dire non aux négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23.
La marche à Butembo est partie du Nord de la ville pour chuter à la mairie via le camp militaire de Rughenda. Dans un mémorandum remis à l’autorité urbaine et au commandant ville des FARDC, les manifestants ont plaidé pour des opérations de grande envergure contre les groupes armés actifs à l’Est de la RDC.
On pense notamment à l’ADF qui a trop duré dans la région et qui tue les civils comme si c’était du bétail. Le M23 et d’autres groupes armés négatifs ne sont pas du reste dans ce mémorandum.
Cette action menée par différentes structures de jeunes de Butembo a été saluée par le sous-lieutenant Reagan Mbuyi Kalonji, porte-parole des opérations Sokola I Front-Sud. Il encourage les congolais à soutenir leur armée.
La manifestation du jour a été à la base de la paralysie des activités socioéconomiques pendant toute la journée à Butembo. La circulation y était aussi timide sur les principales artères du centre-ville.
© CongoForum – Roger Mulyata, 16.10.24
Images – source: presse congolaise
