BUTEMBO – Située dans le territoire de Walikale de la province du Nord-Kivu, la cité de Kalembe est passée sous contrôle du mouvement rebelle M23, depuis le dimanche 20 octobre 2024. Cette agglomération stratégique a été prise par les rebelles après de violents affrontements qui y opposaient les groupes d’autodéfenses dits Wazalendo et les troupes du M23.
Kalembe une cité qui regorge des sites de minerais dont l’étain. Elle est également importante par le fait qu’elle ouvre des voies aux provinces voisines du Sud-Kivu, du Maniema et de la Tshopo. Les combats ont été provoquées par le M23 qui, selon la société civile locale, serait déterminé à violer le cessez-le-feu.
L’avancée des rebelles dans un nouveau territoire est confirmée par le député national Willy Mishiki Buhini. Selon lui, l’agglomération est la première dans la région de par son importance et il regrette qu’elle soit occupée par les rebelles.
A lui de préciser à Les Volcans News, notre source, que ce sont les positions des Wazalendo qui ont été attaquées déjà le matin de dimanche par des rebelles.
Ce député a également appelé à une plénière urgente sur la question sécuritaire et humanitaire, évoquant une perte de contrôle sur six territoires du Nord-Kivu, désormais envahis par le M23 et l’ADF.
Les autorités militaires de la province du Nord-Kivu qualifient ces attaques et l’avancée des rebelles de provocation et de sabotage du processus de Luanda, initié en novembre 2022 par l’Angola, principal dispositif de négociation pour ramener la paix dans l’est de la RDC, ajoute à son tour Kivu Morning Post.
Depuis près de trois ans, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de plusieurs agglomérations dans la province du Nord-Kivu. Environ 940 000 personnes ont été déplacées cette année en RDC, ce qui porte le nombre total de personnes déplacées à plus de 6,4 millions, a déclaré récemment Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme.
L’exploitation illégale et le commerce illicite des ressources naturelles ont alimenté les conflits dans l’est du pays, a alerté M. Türk, citant également la complicité d’entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi que la prolifération du trafic d’armes.
© CongoForum – Roger Mulyata, 21.10.24
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